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Après la Première Guerre Mondiale, la saturation de la gare de Lyon-Perrache – alors dans sa configuration de 1890 – liée à l’accroissement continu du trafic ferroviaire sur la ligne de Paris à Lyon incita la compagnie P.L.M. à réagir. Une refonte profonde du plan des voies fut décidée, et initiée au milieu des années 1920 : création de nouvelles voies du côté de l’actuelle rue Dugas-Montbel, allongement des quais, doublement du viaduc existant sur la Saône, passant de deux à quatre voies, et doublement du viaduc sur le Rhône, passant de deux à cinq voies. Ces différents travaux imposent le renouvellement des postes d’aiguillage mécaniques existants, incapables de faire face à l’accroissement projeté du trafic. Le nouveau poste 2 est mis en service en 1925, le nouveau poste 1 en 1930. Tous deux sont des postes électromécaniques à poignées d’itinéraires, fabriqués par Thomson-Houston, et figurent parmi les technologies les plus abouties de l’époque. Un poste 3 attaché à Lyon-Perrache, bien que situé de l’autre rive du Rhône, complète l’ensemble.

Après-guerre, de grands chantiers d’électrification des lignes ferroviaires sont lancés par l’Etat, de manière à – notamment – diminuer la consommation de charbon par la SNCF, l’objectif étant d’affecter ces ressources libérées à d’autres industries très consommatrices. L’électrification de la ligne de Paris à Lyon, décidée en 1944, atteint Lyon en 1952. Le poste 1 est alors modernisé et adapté : mise en place de nouveaux enclenchements de sécurité, adaptation à la signalisation automatique lumineuse (B.A.L, pour Block Automatique Lumineux). Les postes 2 et 3, affectés à la gestion de la partie Est de la gare, sont à cette occasion fusionnés et entièrement reconstruits, le poste 1 demeurant le seul poste électromécanique à Lyon-Perrache.

Par la suite, les installations du poste d’aiguillage évoluèrent peu, bien que la radio, l’informatique, l’électronique, affectèrent d’autres domaines (suivi des trains, communications entre les postes d’aiguillage et avec les mécaniciens, travail administratif, etc.). La cabine fût bien sûr rénovée et modernisée de manière régulière (sols, plafonds, fenêtres, etc.) jusqu’à totaliser trois épaisseurs de linoleums sur le plancher et six couches de peinture sur le pupitre de commande… !

En novembre 2016, le poste 1 et le poste 2 sont désaffectés, les installations de la gare de Lyon-Perrache étant désormais commandées par un poste d’aiguillage à technologie informatique, situé près de la gare TER de Jean Macé.

L’étude pour la reconversion du poste est entamée en 2017. Le projet est lancé début 2019 et entre dans une phase opérationnelle en 2020. Les travaux sont en cours depuis lors, avec pour objectif une ouverture au public début 2022.

En haut, à gauche : photographie datée des années 1910. Elle est prise depuis le troisième poste 1, qui fût en service jusqu’en 1930, puis démoli. Elle montre l’Annexe-Traction telle qu’elle fût à l’origine : des bureaux et une remise droite à 3 voies à gauche (emplacement des quais J actuels, et tri postal après 1945), et à droite la rotonde, le château d’eau, divers bureaux, et surtout le deuxième « poste 1 », tout à droite, en service à la fin du XIXème siècle.

En bas, à gauche : le plan de voies provisoire suite aux travaux de dédoublement. Nous sommes probablement vers 1930, et avant 1933, date de fin des travaux sur ce secteur.